Mois sans tabac : accompagnez vos patients fumeurs dans l’arrêt du tabac !
Pendant le mois de novembre, les professionnels de santé de la CPTS Sud 77 relèvent le défi d’inviter tous leurs patients fumeurs à passer 30 jours sans fumer.
Et si on parlait de tabac avec nos patients ?
Sur le territoire du sud Seine-et-Marne, diverses actions et initiatives sont mises en œuvre pour le Mois sans tabac. Les structures de soins, telles que les maisons de santé pluriprofessionnelles, déploient des consultations dédiées avec les diététiciennes, psychologues et infirmières ASALEE (Action de Santé Libérale en Equipe), des réalisations d’épreuves fonctionnelles respiratoires par les assistantes médicales et des ateliers collectifs d’éducation thérapeutique animés par des médecins généralistes. Ces structures ont un partenariat avec la Maison sport-santé de Fontainebleau qui leur adresse les patients sportifs intéressés par l’opportunité d’être accompagnés pour un sevrage tabagique par une infirmière ASALEE.
Dans le cadre du dispositif des microstructures médicales addiction (MSMA), les maisons de santé pluriprofessionnelles de Fontainebleau et de Nemours font déjà intervenir un travailleur social et une psychologue au sein de leurs locaux, à destination de tous patients ayant une ou plusieurs situations complexes en lien avec des conduites addictives, dont le tabac.
Par ailleurs, les pharmaciens du territoire participent au Mois sans tabac via un affichage et la remise de kits de communication auprès des patients fumeurs qui les consultent actuellement.
Ces kits sont disponibles pour tous les professionnels de santé, contenant des livrets et dépliants qui délivrent des conseils au patient pour préparer son arrêt et maintenir son arrêt du tabac, lui permettant d’en tirer les bénéfices en constatant les économies réalisées lors de l’arrêt du tabac.
Ils comportent aussi des affiches d’information sur les différents outils Tabac info service et le recours aux professionnels de santé dans le cadre du sevrage tabagique avec les modalités d’accès, en particulier par le médecin traitant.
Pour que chaque jour de novembre soit une journée sans tabac
Organisée chaque année, le Mois sans tabac est l’occasion d’informer et de sensibiliser les usagers au bénéfice de l’arrêt du tabac et d’aider ceux et celles qui le souhaitent à arrêter de fumer.
En tant que professionnels de santé et du médico-social, vous rencontrez déjà des patients qui ont cessé d’arrêter de fumer, pendant des périodes plus ou moins longues, ou qui ont tenté de le faire par différents moyens : substituts nicotiniques, cigarette électronique, thérapeutiques alternatives, consultations dans des structures spécialisées, voire même sans aucune aide.
Infimier.e, médecin, masseur-kinésithérapeute, pharmacien, psychologue, sage-femme, autres professionnels, vous avez pleinement votre place et les compétences pour accompagner vos patients dans l’arrêt du tabac durant ce mois de novembre.
Du dépistage de la consommation de tabac à la prescription de traitements et la mise en place de séances de psychothérapie de soutien, en passant par l’entretien motivationnel et le conseil minimal d’arrêt du tabac, l’association des interventions pluriprofessionnelles et adaptées au patient augmente les chance de réussite de sevrage.
Le suivi collaboratif et régulier du patient fait ses preuves jusqu’à la stabilisation de l’arrêt.
La prévention des maladies et complications liées au tabac, un enjeu important
Après une baisse de prévalence du tabagisme entre 2014 et 2019, le baromètre 2021 de Santé Publique France a montré une stabilité générale et une augmentation chez les femmes et les moins diplômés, peut-être liée à l’impact de l’épidémie de Covid.
D’après ce baromètre, plus de 50% des fumeurs quotidiens âgés de 18 à 75 ans déclaraient avoir envie d’arrêter de fumer, près d’un quart d’entre eux déclaraient avoir le projet d’arrêter dans les six prochains mois et un tiers avaient fait une tentative d’arrêt d’au moins une semaine dans les douze derniers mois. Les facteurs associés à l’envie d’arrêter et aux tentatives d’arrêt étaient d’ordres sociaux-démographiques et économiques. Ces données suggèrent que toutes les interventions permettant d’arriver à ces fins, par l’engagement des professionnels de santé, ont tout leur sens.
C’est d’ailleurs l’objet du dispositif « Mon bilan prévention », un moment privilégié pour échanger avec le patient sur sa santé globale et d’initier avec lui une démarche de prévention aux différents âges clés de la vie : entre 18 et 25 ans, entre 45 et 50 ans, entre 60 et 65 ans et entre 70 et 75 ans. Ces bilans de prévention peuvent permettre de systématiser le repérage du tabagisme, de construire avec la personne un plan personnalisé de prévention et de l’accompagner dans sa démarche d’arrêt du tabac.
A plus grande échelle, le Ministère de la Santé et de la Prévention a mis en place le Programme National de Lutte contre le Tabac (PNLT) 2023-2027, avec 5 engagements, dont l’accompagnement des fumeurs les plus vulnérables vers l’arrêt du tabac, la prévention de l’entrée des jeunes usagers dans le tabagisme et la préservation de l’environnement de la pollution liée au tabac. Car au-delà de la prévention individuelle, ces mesures ont une portée collective auprès de tous les usagers et de nos futures générations.
Docteur Tan-Trung PHAN,
Médecin généraliste – Fontainebleau
Dr Tan-Trung PHAN,
Médecin généraliste
Fontainebleau
DATE DE PUBLICATION
12 novembre 2024
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