La contraception et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) : les avancées en santé publique.

La journée mondiale de la contraception a été lancée en 2007 et a lieu chaque année, le 26 septembre. Cet événement international a pour but d’informer et de sensibiliser les usagers sur l’importance de la contraception.

La Journée mondiale de la contraception permet aussi de parler de sexualité sans tabou et de s’informer sur les risques liés aux rapports sexuels non protégés et notamment les IST .

En France, la santé reproductive est un des grands axes de la stratégie nationale de la santé sexuelle 2017-2030.

Chiffres clés de la contraception

Voici quelques chiffres pour une photographie de la contraception en France, notamment chez les jeunes :

Répartition des méthodes de contraception chez les 15 à 24 ans en France en 2022, selon le moyen de contraception.

Presque la moitié des jeunes femmes utilisent la pilule et 20% le préservatif, les autres méthodes de contraception restant minoritaires.

Par ailleurs, près de 60 % des femmes non-ménopausées utilisent un moyen de contraception et même jusqu’à 68 % des femmes de 25 à 34 ans.

Le Service du Droit des Femmes et de l’Égalité, l’Association Française pour la Contraception (AFC), le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF) et le Centre Régional d’Information et de Prévention du Sida Île-de-France (CRIPS) s’unissent pour proposer ce document afin de découvrir tous les modes de contraception et d’aider .

« Chaque femme, chaque couple, a la possibilité de choisir la contraception qui lui convient. Et ça, c’est le plus important. Parce qu’utiliser une méthode adaptée, c’est avoir la garantie d’une contraception plus efficace ! »

Télécharger le document – Choisir sa contraception

Pilule 44%
Préservatif masculin 20%
Retrait du partenaire avant éjaculation 6%
Abstinence 5%
Implant 3%
DIU / stérilet non hormonal (cuivre/argent) 3%
Eviter les rapports sexuels les jours les plus à risque de grossesse 2%
DIU / stérilet hormonal 1%
Pilule du lendemain, contraception d’urgence 1%
Préservatif féminin 1%
Anneau vaginal 1%
Autre 1%
Je n’ai jamais utilisé de moyen de contraception 24%
Je n’utilise aucun moyen de contraception actuellement 10%

Détails : France; BVA; 18 – 28 février 2022; 700 personnes interrogées; 15-24ans; Jeunes femmes; Questionnaire auto-administré en ligne (CAWI).

Répartition de la part des jeunes Français de 15 à 24 ans ayant utilisé un préservatif lors de leurs rapports sexuels sur les douze derniers mois en France en 2023 (en comparaison avec 2020).

Le choix du contraceptif est important et doit convenir aux deux partenaires afin d’augmenter l’acceptabilité et l’observance.

Oui, systématiquement

En 2020 – 48%
En 2023 – 29%

Oui, souvent

En 2020 – 19%
En 2023 – 29%

Oui, mais assez rarement

En 2020 – 9%
En 2023 – 11%

Non, jamais

En 2020 – 24%
En 2023 – 31%

Détails : France; IFOP; Sidation; 19-25 février 2023; 1 063 personnes interrogées; 15-24ans; personnes ayant eu un rapport sexuel au cours des 12 derniers mois; soit 57% de l’échantillon total; Questionnaire auto-administré en ligne (CAWI)

Nous vous proposons de parler de l’indice de Pearl dans un article complémentaire la semaine du 23 septembre et de détailler l’efficacité des contraceptifs et de leur bon usage notamment la pilule.

Les IST en forte augmentation en France

En 2024, la sensibilisation à l’usage du préservatif, en tant que contraceptif et en prévention des IST, reste une priorité de Santé Publique, notamment dans un contexte de hausse des IST.

En effet, entre 2020 et 2022, en France, la proportion d’infections

  • à chlamydia a augmenté de 16 %, avec 102 cas pour 100 000 habitants,
  • celle de gonococcies de 91 %, avec 44 cas pour 100 000,
  • et celle de syphilis de 110 %, à 21 cas pour 100 000.

Des avancées majeures pour faciliter l’accès à la contraception

Depuis le 1er janvier 2022, l’ensemble du parcours contraceptif et les moyens de contraception remboursés par l’Assurance maladie sont pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie et cela sans avance de frais, pour toutes les femmes assurées de moins de 26 ans.

La gratuité de la consultation longue santé sexuelle a également été étendue à toutes les jeunes femmes et hommes de moins de 26 ans. En ville, cette consultation peut être réalisée par un médecin généraliste, un gynécologue, un gynécologue-obstétricien, un pédiatre ou une sage-femme.

Cette consultation a pour vocation de répondre aux questions que peuvent avoir les jeunes dans le champ de la santé sexuelle (contraception, sexualité, IST, VIH, IVG, etc.).

Télécharger le document –
La contraception pour les assurées mineures
et les femmes de moins de 26 ans

En 2023, deux mesures supplémentaires sont venues renforcer l’accès à la contraception :

  • La contraception d’urgence hormonale prise en charge à 100% par l’Assurance maladie est désormais disponible en pharmacie pour toutes et tous sans prescription.
  • Plusieurs marques de préservatifs sont délivrées gratuitement sans prescription aux moins de 26 ans en pharmacie.

Mon test IST

A compter du 1er septembre 2024, les moins de 26 ans peuvent désormais se faire dépister gratuitement sans ordonnance dans les laboratoires d’analyses médicales, pour quatre infections sexuellement transmissibles :

  • chlamydiae,
  • syphilis,
  • gonorrhée
  • et hépatite B.

Jusqu’à présent, seul le dépistage du VIH était pris en charge pour tous.

Cette mesure, appelée « mon test IST » est issue de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) 2023, et sera déployée dans tous les laboratoires de biologie médicale.

Toute personne de moins de 26 ans, y compris les mineur(e)s accompagné(e)s d’un parent, pourra donc se faire dépister dans un laboratoire de biologie médicale en accès direct, sans passer par une ordonnance médicale. A son arrivée, un questionnaire sera proposé pour rechercher principalement les symptômes puis le dépistage sera effectué. En cas de résultat positif, la personne sera orientée vers la structure de soins adaptée.

Précision pour les mineurs : s’ils ne disposent pas d’un consentement d’un titulaire de l’autorité parentale, ils seront orientés vers un CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic) et devront être accompagnés par la personne majeure de leur choix.

L’équipe de la Gazette

Célia BIBOLLET-BONIN, Nicolas CAILLEAU, Docteur Tan-Trung PHAN, Docteur Édouard SEVE, Docteur Maryne THIERRY DURIOT.

DATE DE PUBLICATION

6 septembre 2024

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